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| "Petit" récit fantastique médiéval sur l'univer BK :)) | |
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| Sujet: "Petit" récit fantastique médiéval sur l'univer BK :)) Ven 28 Mai - 17:21 | |
| ACTE I - L'apprenti Forteresse de Numénor
Les portes noires à double battant s'ouvrirent et Maki vit un grand chevalier avec une croix rouge brodée sur son surcot blanc. C'était Loriol, le Grand Maître des Templiers qui venait de sortir du logement du roi. Cela faisait plus d'une heure que Maki se trouvait dans le couloir. Juste après qu'on lui eut demandé d'attendre dehors, il avait vu le frère Skali quitter les lieux et revenir quelques minutes plus tard avec le chevalier. Avant de partir en traversant le couloir, Loriol lui lança un regard désapprobateur. Le ventre noué, Maki se tourna et découvrit Skali qui se tenait dans l'encadrement de la porte. L'Ange lui fît signe d'entrer. Maki s'avança dans la pièce. L'Ange ferma les portes derrière lui, puis se plaça à côté de l'âtre pour réchauffer ses mains noueuses auprès des flammes. - Assieds-toi, lui ordonna Solaron en désignant un des tabourets autour de la table. Maki traversa la pièce, les bruits de ses pas étouffés par les tapis, puis il prit place en gardant sagement les mains sur ses cuisses. - Je suis désolé d'avoir bu le vin du Sacrement, maître, commença-t-il. Il avait répété tout un discours pendant qu'il était dans le couloir. - J'avais manqué le souper et j'étais assoiffé. Mais vraiment, je suis désolé et... En voyant que ses excuses ne semblaient pas émouvoir le moins du monde Solaron, la voix de Maki s'était faite de plus en plus ténue, au point qu'il avait laissé sa phrase inachevée. - Je suis content de voir que tu te repens, mais je crains que ce ne soit pas suffisant. C'est une grave offense que tu as commise. Dans d'autres circonstances tu aurais été exclu. - D'autres circonstances ? demanda Maki, la voix étranglée. Solaron se cala sur son siège et caressa sa barbe. - Apparemment, tu as fait preuve de courage et d'initiative. D'après ce qu'on m'a dit, tu es un bon combattant, un jeune homme de talent et plein d'avenir. Tu as gagné un tournoi me semble t-il ? Maki acquiesça. Solaron se pencha sur une des lettres éparpillées sur son bureau et sans en quitter une des yeux il ajouta. - Il semble aussi que tu aies perdu ton maître il y a peu. Maki détourna le regard un instant et acquiesça de nouveau sans dire un mot. Le roi se renfonça dans son fauteuil en se prenant le menton. - En tenant compte de ces circonstances, reprit Solaron, voilà la punition dont nous avons décidé. Dans cinq ans, quand tu en auras l'âge, tu ne seras pas adoubé chevalier, comme les autres sergents. Tu devras attendre un an et un jour de plus pour être reçu chevalier et obtenir ton titre de noblesse. Maki agrippa le rebord du tabouret. Six ans ? Six ans avant d'être chevalier ? - Nous avons aussi décidé de te placer sous l'égide du Frère Skali ici présent. Dit-il en désignant l'Ange de la main. Maki lança un bref regard plein d'appréhension vers l'Ange qui se tenait à côté et qui suivait attentivement la discussion. - Puisse t-il te remettre sur le droit chemin. Ajouta Solaron d'un regard incrédule en direction de Skali. - En plus de cela, tu seras fouetté. Puisque tu te comportes en chien, tu seras traité comme tel. Je ne tolérerai pas qu'un Sergent désirant devenir Chevalier, se comporte en païen barbare. Frère Skali a accepté d'administrer la correction. Il fit un signe de tête à Skali. - Vous pouvez l'emmener, Frère. Avant que Skali ne s'incline devant Solaron, Maki crut voir une expression triomphale passer fugitivement sur le visage de Skali. Puis, complètement hébété, il suivit Skali à travers le couloir, d'où ils débouchèrent dans la cour. Ils marchèrent en silence jusqu'à la chapelle, chaque pas augmentant la crainte de Maki. Il n'avait jamais été battu. Après avoir fermé les portes, Skali le dirigea vers l'autel. - Dépêche-toi, je n'ai pas toute la nuit. Maki marchait lentement. Quand ils atteignirent l'abside, Skali lui désigna le sol. - A genoux. Maki s'exécuta, et ses yeux s'arrêtèrent sur la silhouette du Christ, clouée à son crucifix. - Maintenant, dit Skali en fronçant les sourcils, où est-il ? Il fouilla sa mémoire quelques instants, puis se rendit dans la sacristie. Le silence s'abattit sur Maki et décupla son angoisse. Quand il revint, Skali tenait quelque chose dans la main. En reconnaissant le fouet, les yeux de Maki s'agrandirent. - Enlève ta tunique et allonge-toi sur le ventre. Maki se déshabilla et enleva aussi son maillot de corps. Avec le froid qui régnait dans la chapelle, il eut immédiatement la chair de poule. Puis il se coucha sur les pierres glaciales, bras tendus vers l'avant et paumes contre le sol. - Pourquoi le roi ne m'a t il pas renvoyé ? demanda-t-il, espérant retarder de quelques secondes le moment inévitable où le fouet viendrait claquer sur son dos. Je le mérite. - Nous avons considéré que ton expulsion ne servirait les intérêts de personne, dit posément Skali. Et de cette manière, nous aurons toi et moi quelque chose dont nous avons besoin. - Je ne comprends pas, fit Maki en commençant à se retourner, mais Skali le bloqua en lui posant le pied sur le dos. - Tu restes un sergent, expliqua Skali. Et moi je gagne un apprenti. - Un apprenti ? l'interrogea Maki en tressaillant car il l'entendait agiter le fouet au-dessus de lui. Qu'est ce que vous voulez dire ? - Je veux dire, répondit Skali avec une lenteur délibérée, qu'à partir d'aujourd'hui, tu es un sergent des Anges et que je suis ton nouveau maître. Les Anges... Maki avait entendu dire que c'était un ordre religieux qui travaillait étroitement avec le pape, mais il n'en savait pas plus. Maki entendit le fouet fendre l'air, puis la douleur lui traversa le dos comme un éclair et lui arracha un cri. Tandis qu'elle se répandait en lui, il enfonça ses ongles dans les pierres, comme s'il essayait de les broyer entre ses mains. Il entendit à peine le claquement suivant mais la douleur fut pire encore, car maintenant il l'anticipait. Le fouet tomba et lui lacéra le dos à plusieurs reprises. Il était au bord de la nausée. Il fermait les yeux, pleurait, rageait. Quand il eut fini, Skali enroula le fouet autour de sa main. Maki, le souffle court, posa sa joue à même le sol. - Lève-toi. Maki avait le dos en feu et les jambes en coton. Il se redressa et prit une grande inspiration avant d'enfiler sa tunique sur sa peau martyrisée. Il se serait roulé par terre tant le contact avec le coton était douloureux, mais il ne voulait pas donner à son nouveau maître cette satisfaction : Perdre sa fierté aurait été bien pire. Les joues de Skali avaient pris un peu de couleur à cause de l'exercice. - Pourquoi ... Maki dut s'arrêter et serrer les dents à cause de la douleur lancinante dans son dos. - Pourquoi avez-vous besoin d'un sergent ? vous êtes un Ange... - J'ai besoin de transmettre mon expérience, mon savoir, répondit Skali en jetant négligemment le fouet sur un banc. Mais si toutes ces années que j'ai vécues en ce bas monde m'ont apporté quelques sagesses, elles n'ont pas été aussi clémentes avec mon corps. J'ai besoin d'un fils. - Un fils ? répéta Maki en essayant de contenir sa colère. - Cela fait des mois que j'en demande un à Solaron, mais il ne m'a jusque-là affecté aucun sergent assez compétent pour cette tâche. Skali ébaucha un sourire. - C'est une bonne fortune que tu sois venu à moi, fit il en souriant toujours plus. Et que tu aies choisi de profaner le Sacrement. Incrédule, Maki fixait l'Ange. - Un fils ? reprit-il. - A la différence des camarades de ton âge et de ton rang, tu sais lire, écrire et surtout, combattre dignement. - Je veux devenir chevalier et porter le manteau blanc, pas une vulgaire tunique de prêtre ! - Crois-tu qu'un Ange n'utilise que son épée, mon garçon ? Skali secoua la tête. - Ton précédent maître t'a enseigné à manier ton arme. Je t'apprendrai à exploiter les ressources de ton esprit. Si tu en as, ajouta-t-il en scrutant Maki. Maintenant retourne à tes quartiers. Demain, après les matines, viens dans ma chambre. Tu commenceras par nettoyer le sol. D'après l'odeur qui y règne, je suis à peu près sûr qu'un chat y est entré. - Non. - Non ? - Je suis ici pour devenir Templier. - Pars dans ce cas. Maki ouvrit la bouche pour répondre, mais il se ravisa. Puis le regarda, incertain de la marche à suivre. - Je t'offre une nouvelle chance, si tu n'est pas intéressé disparait. Maki était abasourdi. - C'est une plaisanterie ? - Non. - Très bien, reprit Maki au bout d'un moment et il fit quelques pas en direction de la porte. - Passe cette porte, mon garçon, dit l'Ange dans son dos, et ne t'arrête pas avant d'avoir quitté la forteresse. Tu n'es plus sergent des Anges. Je te libère de tes liens. - Ce n'est pas... - Si tu n'obéis pas à ton maître, tu n'as aucune raison de rester ici. Maki se tenait dans l'allée, à mi-chemin entre les portes et l'autel. Il ne désirait pas autant que les autres sergents être chevalier du Temple : combattre les infidèles dans l'armée sainte, servir Dieu et obtenir la puissance et les privilèges que tout cela apportait. En revanche, son ancien maître lui avait dit que devenir Chevalier des Anges n'était pas donné à tout le monde, cela ferait aussi de lui un homme neuf, qu'il naîtrait de nouveau, purifié de tous ses péchés antérieurs. Cela, Maki l'avait entendu. - Je ne partirai pas, murmura-t-il. - Très bien, sergent Maki. Nous nous verrons à l'aube pour un petit exercice avant de commencer votre éducation finale. Skali regarda Maki marcher d'un pas traînant vers la sortie. Quand il fut parti, l'Ange commença à préparer l'autel pour les complies. Quelques minutes plus tard, les portes s'ouvrirent et un homme en cape grise pénétra dans la chapelle. - Ah, te voilà, dit Skali en le regardant s'avancer dans l'allée. Je suppose que tu viens de donner ta version de la bataille ? - Oui, frère, répondit Wild Bill Hickok. J'ai dit à Solaron que j'étais parti pour rencontrer un de tes contacts quand j'ai surpris l'attaque du convoi. - Il ne t'as pas interrogé plus avant ? Skali plaça le bréviaire qu'il tenait sur l'autel et s'approcha de Wild, qui secoua la tête en signe de dénégation. - Tant mieux. Nous ne pouvons nous permettre d'autres difficultés. Et donc ? - Et donc, le convoi a bien été attaqué par des hommes dont la description ressemblait fortement à celle que tu m'avais faite. Skali s'assit sur un tabouret et croisa les bras d'un air pensif. - Si je puis me permettre, ne devrions nous pas informer Solaron? Skali se prit le menton avant de répondre calmement. - Non, nous ne pouvons lui demander d'agir sur la seule foi d'une de mes intuitions. - Je comprends. Wild s'assit sur un banc et aperçut le fouet à côté de lui. - Quelqu'un a eu des problèmes ? Skali grogna et récupéra le fouet. - Maki, un sergent, je viens d'en faire mon apprenti. Wild fronça les sourcils. - Maki ? C'est celui dont je t'ai parlé, qui me suivait ce tantôt. Tu crois qu'il est au courant ? Skali réfléchit un moment, puis secoua la tête. Il se leva et posa les mains sur le rebord de la fenêtre. - Il ne peut être au courant pour notre fusion. Et quand elle sera effective, je pourrais enfin partir et il sera fin prêt à me succéder. - Ne lui faudrait-il pas des années pour être prêt ? - Certes, un entraînement intensif l'attend. Mais j'ai foi en lui. Wild secoua légèrement la tête d'un air septique avant que le silence ne s'installe. - Au fait, les hommes que je t'ai demandés sont-ils en route ? Reprit Skali. - Justement, c'est une des raisons pour lesquelles je dois rentrer. Mon messager n'a pas donné signe de vie. Skali se retourna vers lui d'un air inquiet et avant qu'il n'eut le temps d'ouvrir la bouche, Wild le devança. - Non. Ne t'en fais pas je suis sur qu'il a été simplement retardé. Skali soupira. - Bien, si dans l'avenir je puis t'aider à former ton apprenti fais moi signe. S'il est vrai qu'il te succède un jour il vaudrait mieux se ranger de son côté dès le début, reprit Wild en souriant. Skali qui se tenait devant la fenêtre, se retourna lentement vers Wild d'un air pensif. - J'ai dis quelque chose? S'interrogea Wild. - Mon ami, après l'avoir endurcis au combat, je compte bien te l'envoyer en formation pour que tu l'inities à vos stratégies. Avec ta permission bien sûr. - Je veux bien, mais. Il est encore jeune, quel âge a t-il exactement? - Treize ans. - En effet. Commenta Wild en secouant la tête et en agrippant son menton. - Es-tu certain que... Skali lui coupa la parole. - Nous n'avons plus de temps à perdre Wild, d'après ce que j'ai vus... Wild interrompit Skali d'un geste de la main à son tour. - Je sais mais tu connais ma position par rapport à cela. Skali d'un air inquiet croisa les bras en se retournant vers la fenêtre avant de poursuivre d'un air embarasser. - Fais moi confiance, il faut faire vite. Wild se leva et alla rejoindre Skali. - Je sais que cette vision te préoccupe et je t'ai déjà aidé jusque là. Mais ne penses tu pas mettre trop d'espoir dans ce garçon? Skali ne broncha pas, tout en observant par la fenêtre une nuée de corbeaux croassant dans la cour intérieure. - Je t'ai fait confiance jusqu'ici alors que je ne connaissais que brièvement tes motivations, maintenant qu'il s'avère que tu as peut être eu raison, il serait temps de mettre tout le monde au courant non? Dit Wild en faisant un allé retour entre l'autel et la fenêtre. Voyant que Skali ne bronchait pas et restait inflexible, Wild se ravisa. - Dans tous les cas tu auras mon soutien. Skali esquissa un sourire que Wild lui rendit en posant la main sur l'épaule. - Merci mon ami. - Pour ma part je partirai à l'aube, avec mon escorte. - Seras-tu à la taverne ce soir Wild? Tu n'as pas oublié, nous devons être présent ou Loriol va encore repartir plus tôt que prévu dans ses montagnes, en grommelant divers jurons jusqu'à pas d'heure. - J'y serai! Lança Wild d'un rire communicatif, puis il tira sa cape sur son surcot et tourna les talons en direction du couloir. Skali se retourna vers la fenêtre toujours aussi pensif et resta quelques minutes à contempler le paysage, vierge des batailles et de la souillure du mal qu'il avait vu dans une de ses visions. - Il nous faut le faire, pensa t-il à haute voix.
Dernière édition par SKALI le Ven 28 Mai - 18:03, édité 2 fois |
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| Sujet: Re: "Petit" récit fantastique médiéval sur l'univer BK :)) Ven 28 Mai - 17:42 | |
| ACTE II - Le concert Taverne de la bascule, Extérieur de la forteresse de Numénor.
Pendant ce temps, dans une atmosphère feutrée, baignée dans les volutes d'encens et les parfums exotiques, les tables et les chaises étaient déplacées, re-déplacées, pour tenter de faire le plus de place possible, car ce soir, il y aura une foule dense en ces murs. Warrior qui jouait les organisateurs à la demande du Loriol, affolait les domestiques, pour que tout soit fin prêt pour le concert du plus grand barde de cette terre, celui que l'on nomme le Bohémien. -Vous là, mettez moi ces deux tables dans le fond... reculez par là... encore un peu... stop! Bon sang! mais où sont les deux chariots de tonneaux de cervoise... Ne sont ils pas arrivés !? - Non monseigneur , répondit son écuyer. - Regardez dans l'arrière salle, il reste quelques tonnelets. Apportez donc tout le stock près du bar, même si ce ne sera point suffisant, mais que diantre, vous là, aidez le, bon sang. L'intendant général, invectivant les serviteurs portant vaisselles et argenteries, prit au dépourvu par cette voix grave et profonde, répondit tout de go : - Oui messire, il en sera fait selon vos désirs. Warrior sortit et alla s'asseoir sur le petit muret de pierre au bord de la route menant au château. Il scrutait la herse, impatient de voir ses deux chariots arriver enfin... Pour lutter contre son impatience légendaire, il agrippa sa petite fiole et ne lui fît qu'un sort. Au même moment une voix familière retentit... - Est-ce ainsi que tu t'occupes d'organiser un évènement ? Warrior surpris, laissa retomber sa fiole vide et bondit aussitôt sur ses chausses. - Mais non, mais non, Grand Maître, j'attendais justement les chariots de cervoise, tout sera fin prêt dans les temps n'ayez crainte il faut juste que... - Il n'y a toujours pas de cervoise ? Que vont boire nos invités? De la pisse de Gobelin ?! - Mais je... - Il suffit gronda t-il. Assure toi au moins qu'il y ait du vin et de l'hydromel, que l'on pisse à foison. Allez, retourne en à ton devoir. - J'y vais de ce pas, Maître. Warrior partit en direction de la porte en entendant Loriol grommeler quelque chose en latin qu'il ne put comprendre. Quand soudain, des bruits de chariots et de sabots se firent entendre, roulant, et claquant à chaque interstice des pavés de la route. Warrior ressortit aussitôt avec un petit sourire, et alla se poster prêt de Loriol à la réception du chariot... Au fur et à mesure que le chariot s'avançait Warrior reculait, comprenant que le chariot ne ressemblait pas au chariot qu'il avait dépêché quelques heures plus tôt. Loriol, soupira de nouveau, en voyant Warrior repartir en direction de la taverne. Pendant ce temps, on pouvait distinguer au loin quelques groupes d'hommes qui marchaient d'un air décidé en direction de la taverne. Loriol rentra puis fit quérir Warrior. - Maître Loriol, nous avons du pastis regardez, nous avons aussi du vin et de l'hydromel... et peut être que... - Les invités arrivent plus tôt que prévu, prends donc mon palefroi, et va t'en au château, dans le cellier de la cuisine, sous un tapis tu trouveras une trappe secrète. Fais toi aider et ramène les deux derniers tonneaux au fond à droite. Je finirai de m'assurer que tout fusse prêt en temps et lieu, maintenant va et dépêche toi. - Euh... Oui, je pars immédiatement. - pssssttt, Warrior, reviens et n'oublie pas cette clef qui t'ouvrira l'antre le plus convoité de la forteresse. Devant le visage livide de Warrior, Loriol éclata d'un rire communicatif, puis s'en retourna vérifier les poulardes et le gibier, dans l'âtre de la cheminée. Un moment plus tard, le clairon de guerre des Chevaliers de Numénor retentit... Surpris, les quelques invités déjà sur place sortirent voir ce qu'il en était. Solaron, et ses deux fidèles accompagnateurs, Wanted et Lucifer, toujours aussi ponctuels et vêtus de leurs tenues rouge bordeaux assorties au fourreau de leur épée, légèrement dissimulée sous un petit drap de soie blanc qui leur enroulé les hanches avant de tomber sur un côté. Ils avaient l'air d'avoir commencés les réjouissances avant tout le monde et lorsqu'ils s'approchèrent, l'odeur le confirma, ils sentaient la vinasse à plein nez. - Bonsoir Solaron, Wanted, Lucifer... dit le Loriol en inclinant légèrement la tête. - Bonsoir à vous, je me dois de vous féliciter, les quelques aménagements dont vous m'aviez parlé ont l'air d'être une réussite. - Et bien, merci, mais le mérite revient à Warrior, qui s'est montré à la hauteur "cette année". dit Loriol en désignant ce dernier qui venait de revenir et qui s'apprêtait à descendre du chariot. Solaron se retourna vers Warrior. - Bonsoir mon Roi! Lança Warrior en poussant le portillon et en s'avançant dans l'allée le pas préssé et le sourire aux lèvres. Solaron posa la main sur l'épaule de Warrior et d'un sourire étrange il dit. - Nous parlions justement de toi. Warrior prit son air intrigué alors que le grand roi à la barbe grise tâchechée de noir semblait perdu dans ses pensés l'espace d'un moment. - Te souviens tu de l'année dernière? Quand Loriol t'as poursuivit armé d'une claymore? Tu n'avais eu d'autres choix que de plonger dans les douves qui étaient presque gelées ! Lança Solaron accompagné d'un rire grave et communicatif à tous ceux autour de lui. - Ah..ah..ah.. fit Warrior. - En tout cas tu sembles t'être rattrapé de l'année dernière. Ajouta t-il, en reprenant enfin son sérieux. - Oui, il n'a pas confondu le vin de la messe avec la cervoise cette fois-ci, ajouta Loriol. - Merci. Répondit timidement Warrior. - Oui, oui... maintenant il la boit ! Relança Lucifer en éclatant de rire avant de commencer à tomber en arrière. Wanted qui était tout prêt eu juste le temps de l'aggriper par le col et de le redresser. - Et bien... vous avez du en vider des barriques... dit Warrior, d'ailleurs, vous n'auriez pas vu deux chariots de cervoise ? D'un geste de la main qui balaya la conversation, Solaron s'exclama. - Prennons place mes amis! Les yeux de Warrior s'agrandirent puis il ouvrit la bouche avant de se raviser. Ils allèrent s'installer confortablement près de la cheminée, un grand fauteuil brun tourné vers la cheminé attendait le Roi. Les pieds posés en bordure, prenant ainsi la chaleur et l'émanation des poulardes et gibiers, qui finissaient de se dorer au dessus des flammes. - Warrior? dit Loriol - Oui? - N'oublierais-tu pas de me rendre quelque chose? Warrior, fouilla ses poches et rendit la clef de la cave secrète à son propriétaire, en le remerciant. Tout à coup, Maki se présenta à l'entrée, accompagné de son nouveau Maître. Loriol le dévisagea un instant, et se remémora la scène de la veille dans la chapelle. Lorsqu'il vit Maki remplir des gourdes avec le vin de la messe... Son sang ne fit qu'un tour! En plus de ça, Maki avait tenté d'affirmer qu'il n'en avait pas bu, mais les traces pourpres sur ses joues et lèvres disaient encore le contraire... - Pas d'excès ce soir, dit Skali d'une voix imposante. Une dure semaine t'attend, et te connaissant, tu finiras dans l'écurie ou je ne sais où encore. - Oui, maître... Et d'un pas lent, traînant encore les lacérations du fouet reçus le matin même, Maki prit place sur un banc près de la cheminée. Skali ferma la marche derrière lui, sans manquer au passage de saluer les quelques invités d'un signe de la main avant de s'approcher du comptoir. Kedren, qui assurait le service au bar, engagea la conversation avec l'Ange. - Ce sera quoi ? - Une pinte de cervoise je te prie. Skali croisa les bras sur le bar et vit la troupe du Bohemien se préparer dans l'arrière salle derrière le comptoir. - Voilà, mon seigneur. - Merci bien. - A ce qu'il parait vous avez enfin trouvé un apprenti? - Oui.... j'ai bon espoir d'en faire un... Skali allait poursuivre mais s'arrêta net pour boire alors que Kedren fronçait un sourcil comme s'il n'avait pas compris la fin de la phrase. Au même moment un homme vêtu d'une cape grise entra en ôtant sa capuche. Kedren dit alors en frottant le comptoir : - Voilà maître Wild Bill Hickok dit le barman. Skali se retourna en s'essuyant les coins de bouches. - Bonsoir à tous... dit Wild en desserrant sa cape. Il était très respecté, tous les invités le saluèrent. - Que bois-tu mon ami? Demanda Skali en ouvrant un bras pour attirer Wild dans sa direction. Wild lui sourit. - La même chose que toi. Répondit t-il en prenant place à côté de Skali et en écartant du bras les quelques colliers de fleurs suspendus au dessus du comptoir. - C'est parti! s'écria Kedren en faisant glisser une nouvelle chope sur le bois humide. L'air préoccupé... Wild soupira longuement en regardant sa chope. - Qui y a t-il? Demanda Skali en lui tapotant l'épaule, quand une chope vide vint se caler contre son pied. Skali baissa la tête et découvrit un visage familié trempé de larme. Wild soupira de nouveau avant de dévisager à son tour le garçon qui était en train de ramasser sa chope. Les yeux d'Hugoa cessèrent de trembler de rire lorsque le regard toujours froid de Skali se posa sur lui. - Excusez moi seigneur Skali. Dit-il en baissant la tête et en se relevant lentement. - Ce n'est rien. Reprit Skali froidement. En se dirigeant vers la sortie Hugoa sentit une main l'aggriper et le tirer sur le côté. - Alors? - Tu avais raison... j'ai jamais vu quelqu'un qui avait les yeux verts, répondit Hugoa en se retenant de rire. - Arrête de te moquer, répondit Maki, en attendant c'est pas toi qui l'aura comme maître pendant six longues annnées! - ça c'est sur... je suis forgeron. - Apprenti, forgeron! Reprit Maki en sortant la dague tordue que Hugoa lui avait forgée pour son anniversaire. - Mais arrêtes avec ça, c'était ma première dague! Et puis elle est aussi tordue que toi! Pendant ce temps Skali écoutait attentivement Wild. - Les routes ne sont plus sûres, des groupes de bandits, poussent les paysans à quitter leurs terres pour s'abriter dans des forts, le château de l'alliance ressemble à un immense camp de réfugiés, d'après mes dernières nouvelles. Wild but lentement sa cervoise, en regardant Skali. - Hmmm, cela fait si longtemps que nous n'avons pas fait le "ménage"? - Non, il y a environ trois mois. Ce qui m'inquiète c'est que ces brigands ressemblent fortement à des mercenaires. Leurs méthodes laissent penser qu'ils sont liés et bien organisés. Skali baissa la voix et se mit à chuchoter. - C'est peut être les même hommes responsables de l'attaque la semaine dernière sur le convoi des Templiers? - Je ne sais pas, mon escorte et moi partons demain, j'imagine que nous trouverons des indices sur le chemin. Skali baissa les yeux d'un air pensif. - Excuse-moi mon ami, le temps est à la fête et au concert de nos amis. - Ne t'en fais pas, tu aura mon soutien dès que possible. Répondit Skali. - Merci, mais, tu aura beaucoup à faire avec ton nouvel apprenti, s'il est vrai qu'il puisse un jour te succéder, alors il devrait rester ta priorité pour l'instant. - Il l'est, et il sera prêt lorsque le moment viendra ne t'en fais pas. Au même moment Skali remarqua Maki et Hugoa un peu plus loin, ils avaient plongés le visage dans leur grande chope. - Oui enfin, il faudra le temps ajouta Skali d'un geste de la tête. Wild se retourna vers les deux jeunes. - En tout cas, il a déjà une bonne descente reprit Wild d'un rire moqueur avant de trinquer avec l'Ange. Derrière eux, le brouhaha gagnait en décibel. Les domestiques et serveuses commençaient à avoir du mal à se frayer un chemin au milieu de la foule. Dans un angle de la pièce, un groupe de Templiers enrouler dans leur manteaux blancs, ils chantaient quelque chose en latin en levant leur verre. Assis autour de la table, on pouvait reconnaitre le célébrissime et puissant Kenshiro, accompagné de deux autres Maître, le très sage Zakaria, légèrement plus silencieux que les autres, cependant ses joues n'étaient pas moins rouges. Tout près de là Tanis le juste, il tenait bon le rythme imposé par le Maréchal Henki et le Sénéchal Pacifiste, comme on le surnommait. Prés de là, à la table d'à côté. Un petit groupe de Sergent était assis et jouait à un jeu. Le seul Sergent encore sobre en apparence expliquait les règles, c'était le très instruit Sainte Hermine. Il avait disposé plusieurs carafe de vin sur la table. Devant lui, un cercle blanc était dessiné à la craie sur la table. A l'autre bout, devant Emerick de St Jacques se trouvait une pièce d'argent. Ce dernier devait donner un coup avec le doigt dans la pièce pour la faire avancer jusqu'à ce qu'elle s'arrête dans le cercle à l'autre bout. Les carafes étant là pour gêner le joueur, cela rendait le jeu plus intéressant. Celui qui finissait le parcours en un maximum de touche devait retirer une carafe du jeu et en boire une gorgée à chacune de ses prochaines touches. Sur la gauche le Sergent Dagoleon était accroché à sa chope. Il avait perdu la manche précédente et tentait de garder les yeux ouverts. L'heure du concert était dépassée, dans l'arrière salle le Bohémien accompagné de Seiyar au clavecin et de Claudius au viol de gambe, suivi de Chrys et Captain, l'un équipé du tambour, l'autre du triangle, se tenaient prêt à se produire. - Êtes-vous prêt? demanda Fanou du Lac en penchant la tête en direction de l'arrière salle. - Oui nous sommes prêt. Répondirent-ils en même temps. - Allez... Bohémien, étant la célébrité de la soirée resta dans l'arrière salle pour entrer en dernier. Les quatre autres prirent place, sous les applaudissements de la salle. Captain était intimidé et commençait à avoir le trac. En scrutant les gens qui les acclamaient, son regard s'arrêta sur une chope, en bout de comptoir. Il hésita un moment puis l'agrippa au passage. Il en but une gorgée, elle n'était pas bonne, mais il reprit place avec les autres protagonistes avant d'échapper un rôt maladroit qui ne manqua pas d'attirer l'attention sur lui, - Bonsoir à tous! Mes seigneurs, amis, et vous tous ici présent, le moment est venu, de vous présenter la troupe du Bohémien ! - Claudius ici et son viol de gambe et Seiyar au clavecin donc. Dit-il en les désignant de la main. Assis devant eux, notre Chrys, au tambour, et le jeune Captain, avec son euh.. triangle. "tling!" - Désolé! dit Captain d'un air dérisoire accompagné d'un sourire qu'il ne put contrôler . - Et donc, celui que vous attendez tous, le plus grand barde connu à ce jour dans notre pays, le Bohemien! Bohémien sortit alors de l'arrière salle et monta sur le cale pied installé pour l'occasion. De là il passa sur la petite table servant à entreposer les cornes et les boissons pour ensuite grimper sur le bar. Les quelques piliers de comptoirs encore accrochés à leur chopes prirent leur boisson entre leurs mains et se reculèrent de quelques pas, voyant le barde pousser du bout du pied les quelques cornes vides qui restaient. Bohémien n'aimant guerre les discours. Il leva sa chope en signe de salutation. Dans la foule, beaucoup levèrent cornes et chopes au dessus des têtes pour le saluer en retour. Le Bohémien les fixa un instant, puis bascula d'un coup sec le liquide en direction du gosier, avant de jeter sa chope dans un coin de la salle et de s'essuyer d'un coup de manche. La grande majorité de la salle fut inspirée et beaucoup se mirent à lancer leur chopes et cornes dans tous les sens après les avoir descendues de la même façon que le barde, debout sur le comptoir la chemise ouverte et déjà plaquée contre son corps par la transpiration. Bien sur, quelques chopes atterrirent sur des tables voisines... Ce qui ne manqua pas d'animer la salle par le début d'une bagarre. Avant que la salle ne se transforme en champs de bataille, le Bohémien lança un regard à ses compagnons, qui se mirent à jouer en chœur. Puis il les suivit de son luth. Le tempo que donnait le groupe était calme et apaisant, la mélodie qui s'en dégagée, entrainante, et montait en intensité progressivement. Quelques mains commencèrent à claquer les unes dans les autres, les invités qui n'avaient pas jeter leur chope en même temps que le Bohémien, tentèrent de suivre le rythme imposé par ce dernier, en les tapant sur les tables ou en les entrechoquant entre elles. Les acteurs de la bagarre qui animaient le fond de la salle se calmèrent peu à peu. Certains s'aidaient à se relever accompagné de poignées de mains amicales et de rires communicatifs quant d'autres se touchaient le visage aux endroits où ils avaient ramassés des coups. Tandis que les domestiques s'activaient à servir chaque table, l'odeur des poulardes et des gibiers arrosés de sauce fromagère commençaient à envahir la taverne. Toutes ces grandes tables rondes étaient garnies d'un grand plat commun, disposé au centre de la table, prés de là, un tonnelet de vin. Puis, chacun avait sa miche de pain, quelques fruits et une corne d'hydromel à portée de main. Alors que les plats de nourriture se succédaient pour rassasier les estomacs, les musiciens enchainaient mélodies et refrains. C'est dans cette atmosphère festive, pleine de saveurs, que tout le monde, Miliciens, comme Soldats de l'Alliance, Chevaliers de Numénor, ou Chevaliers des Anges, s'apprêtaient à passer une longue et agréable soirée dans un esprit de convivialité sans se douter du fléau qui se préparait à s'abattre sur eux.
Dernière édition par SKALI le Sam 29 Mai - 13:00, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: "Petit" récit fantastique médiéval sur l'univer BK :)) Ven 28 Mai - 17:57 | |
| ACTE III - Le départ
Forteresse des Numénor
Alors que le soleil se levait à peine et parvenait à percer les nuages de quelques-uns de ses rayons, le château de Numénor s'éveillait lentement... Maki dormait d'un lourd sommeil, il avait fait la fête comme tout le monde, et avait veillé plus qu'il ne l'aurait dû. Alors que l'heure de son entrainement allait bientôt être dépassée, c'est une porte, qui, brusquement ouverte le fit sortir de son sommeil... - Que fais-tu encore au lit?! Dit l'Ange en poussant la porte. Maki sursauta et se présenta devant Skali qui avait déjà revêtit sa tenue d'entrainement, épée accrochée dans le dos. Il le dévisagea du regard de haut en bas, et comprit alors que son apprenti s'était couché encore plus tard que lui. Maki ne préféra pas répondre, et se frotta les yeux. - Pour cette fois ça ira, suis-moi à l'armurerie, je t'y ai disposé tout le nécessaire pour ton entrainement, dit le maître en reniflant une odeur qui le dérangeait. Et ouvre la fenêtre, on croirait qu'une bête a dormi avec toi! - Oui maître, répondit l'apprenti en mettant un premier pied devant lui en direction de la fenêtre et en se grattant la tête garnie d'épis. Skali s'écarta pour le laisser passer en fronçant les sourcils. Puis ils quittèrent la chambre. Maki, sentait le maître le suivre de près, il tentait de marcher avec droiture, malgré ses petits yeux qu'il avait du mal à garder ouverts. - Tu empestes! Je me demande bien ce que tu as fait cette nuit, reprit Skali. Maki renifla son maillot de corps, sans trouver que celui-ci dégageait d'odeur particulière, puis il se mit à bailler, ses pas étaient imprécis, il n'était pas complètement sortit de ses rêves. Ils allaient maintenant passer sur un grand balcon qui surplombe la cour intérieure, c'est ici, dans cette cour qu'est censé se dérouler l'entrainement, il y a déjà des mannequins, et des présentoirs d'armes et armures disposés sur les côtés. Maki n'avait encore rien avalé, et commençait à sentir son estomac se nouer de crampes lorsqu'il commença à descendre l'escalier qui menait au rez de chaussée, il savait qu'il passerait devant les cuisines, et comptait bien s'y arrêter avant le début de sa leçon. Plus il se rapprochait, plus l'odeur des pains tout juste sorti du four lui accentuait ses crampes. Soudain, l'Homme à la cape grise sortit de là. - Bonjour. Dit Wild en ôtant sa capuche qui masquait son visage. - Bonjour maître Wild. Au même moment, l'escorte du maître de l'Alliance arriva dans la grande cour où ils se trouvaient. Tous les chevaliers de l'escorte étaient vêtus et équipés à quelque chose prêt de la même façon. Un casque en acier avec une petite visière, ne laissait apparaître que le contour des yeux. Leur torse était protégé d'une robuste plaque métallique qui reflétait les rayons du soleil. Une longue cape d'un bleu profond comme les eaux d'un océan venait les enrouler, puis un bandeau orné de bordures dorées assorti à la cape traversait la plaque dans toute sa longueur. Les pantalons étaient fait de mailles et enfin les bottes de cuir recouvert de mailles. Ces chevaliers étaient la fine fleur de la garde du maître de l'Alliance, ils l'accompagnaient partout où il allait et obéissaient à leur maître les yeux fermés. Ses troupes d'élites avaient à côté d'eux de terribles lances, très dissuasives dans un premier temps puis dans un second, lorsqu'ils formaient leur célèbre mur de vouges pour repousser leurs ennemis, cela se terminait très souvent en massacre. Ils ne faisaient pas plus de détails au corps à corps, munis de leur lame argentée, accrochée à leur ceinture et de leur bouclier métallique fixé dans le dos. Enfin, une arbalète en bois de chêne était accroché au niveau de la ceinture à côté du carcan à flèches. - Je te souhaite bon courage pour ton entrainement, j'espère que tu feras transpirer ton maître... Dit Wild d'un clin d'œil à l'égard de Skali qui escortait l'apprenti. - Merci, je l'espère aussi. Dit Maki avant de jeter un coup d'oeuil derrière son épaule en direction du maître. Ou partez-vous avec votre escorte? ajouta t-il. Wild leva les yeux vers Skali et dit en mordant un bout de pain, comme pour masquer son air préoccupé. - Nous rentrons au château de l'Alliance... Skali hocha la tête. Soudain le commandant de l'escorte s'approcha. - Tout est prêt sire, dit-il avant d'incliner brièvement la tête pour saluer Skali et son apprenti. - Parfait, merci Uter, j'arrive dans un instant. L'impressionnant commandant au casque doré, et à la cape mauve tapa du poing sur son armure avant de se replacer en tête de l'escorte et d'enjamber son cheval. L'odeur et les fumées qui sortaient de la cuisine retinrent l'attention de Maki un bref instant, puis se mit à fixer le morceau de pain de Wild. - Il en reste encore quelques uns... Dit Wild, en faisant un signe de la tête en direction des portes des cuisines et aussi pour changer de sujet. - Hum, hum, Fit Skali, en agrippant le bras de l'apprenti et en lui disant de le suivre. - Mais je... - Tu n'avais qu'à te lever à l'heure... Dis au revoir à Wild et suis-moi. - Au revoir maître Wild, dit l'apprenti déçu. Il se résigna à suivre le maître accompagné des mêmes crampes qui lui rongeaient le ventre quand il entendit quelqu'un l'appeler à voix basse... Wild lui lança son morceau de pain accompagné d'un clin d'œil amical. Maki pencha la tête en guise de remerciement, Wild remit sa capuche et se dirigea ensuite vers son cheval pour se mettre en selle, et d'un signe de la main à son escorte, il ordonna le départ en claquant des talons. Bientôt, on ne vit plus qu'un nuage de poussières laissé derrière eux par les chevaux.
à l'armurerie, Maki put contempler armes, armures et toutes sortes d'accessoires. Le plafond était bas et les pierres des murs censées être froides et humides, étaient tièdes et poussiéreuses, dû à la chaleur et à la fumée qui se dégageaient du feu de la forge un peu plus loin. - Je vais te présenter au meilleur des forgerons, dit Skali en désignant un vieil homme plus loin qui était en train d'activer le soufflet. Intimidé, Maki s'avança. - Bonjour, maître forgeron, Dit l'Ange. - Ho, c'est vous, un instant mon seigneur, cette lame demande une attention toute particulière. Dit-il de sa voix rocailleuse. - Bonjour, qu'a t-elle de si particulière cette lame? Demanda Maki. - Humf! Depuis plus de vingt années de labeur, je n'avais jamais travaillé un matériau de ce genre. Répondit le maître forgeron en lâchant le soufflet pour s'essuyer le front. La lame arrivait à bonne température, on pouvait le voir grâce à sa couleur vive. Le forgeron attrapa la lame à l'aide de pinces. Il la posa dans l'étau, et commençait à tordre l'étrange métal sur lui même à l'aide des mêmes pinces qu'il empoignait solidement. - De quel métal s'agit-il? - Et bien, il nous est totalement inconnu en fait. Le forgeron forçait de toute ses forces... - Totalement inconnu? Demanda Skali d'un air septique. - Oui c'est ça. Et.. si vous voulez bien activer le soufflet en attendant, mon seigneur... je vous en serai gré. Ajouta t-il d'une voix essoufflée. Skali s'exécuta en regardant la couleur du métal se raviver. - Où l'avez-vous trouvé? Reprit Skali. - Quelque part en direction de l'Est, mon apprenti et moi nous nous rendions dans un petit fort pour y livrer une commande... Une nuit, quelque chose est tombé du ciel, s'écrasant non loin de notre campement. J'ai bien tenté de retenir mon apprenti, mais celui-ci voulait à tout prix voir ce qu'il en était. - Tombé du ciel? Dit Maki en regardant son maître de ses yeux qui semblaient s'être enfin réveillés. - Oui oui, je vous assure. Nous nous sommes donc rendu au point de chute de cette chose, et, nous avons découvert un grand cratère. Humf...! Au milieu Humf... Au milieu se trouvait une sorte de roche, très petite par rapport à la taille du cratère, j'en étais le premier étonné! Par contre cette saleté pesait un âne mort! Par Odin... Il nous a fallut l'aide des deux gardes qui nous escortaient pour la mettre sur le chariot... Humf! - Étrange... Commenta Skali à voix basse. - "Étrange" dites-vous? Peuh! Ce qui est étrange, c'est que ce maudit caillou était glacé! Alors que les arbres autour finissaient de se consumer et de brûler. Le sol lui était encore fumant, c'est un signe que les dieux expriment leur colère contre nous autres pauvres mortels, qui sait quel malheur va s'abattre sur nous! Humf humf...Humf. Le regard de Skali semblait finalement porter de l'importance au métal inconnu en fusion. Il tentait d'y voir une quelconque différence, mais son aspect n'en laissa rien paraître. Quelque chose tombé du ciel à l'Est. C'était dans cette direction qu'il comptait faire route avec l'apprenti si celui-ci faisait bonne impression lors de son entraînement. - Et, où est-ce que ce cratère se trouve exactement s'il vous plait? Demanda Skali d'une manière lente. Le forgeron, essoufflé prit un instant pour inspirer profondément, tandis que Skali sentait une goute de sueur lui parcourir le front devant la châleur qui devenait difficilement soutenable sous sa tenue d'entrainement. - Hmpff.. il ne faut pas se mêler des affaires des dieux... Nous en avons déjà trop fait en rapportant cette maudite pierre ici, il va nous arriver malheur, je vous le dis! Vous allez voir! L'Ange regarda Maki, en aillant l'air de trouver le vieil homme complètement fou... Le vieux forgeron commençait à être nerveux car il était conscient que ses dires ressemblaient fortement aux anciennes croyances païennes que l'église avait interdite. Skali s'en était aperçu, mais n'était pas du genre à punir un homme dont l'expérience remontait plus loin que la sienne. Soudain, l'apprenti du forgeron s'approcha... - Laissez-moi m'occuper du soufflet mon seigneur. Dit-il en s'adressant à Skali qui avait pris des couleurs. - Alors c'est toi, qui a fait cette découverte...? Quel est ton nom? Demanda l'Ange en s'essuyant les mains sur son surcot. - Hugoa sire. - Hugoa... Voici Maki, peut être vous êtes vous déjà croisé. - En effet sire, nous nous sommes croisés plusieurs fois au comptoir de la taverne. Hugoa et Maki se regardèrent d'un air complice. - Tiens donc, pourquoi n'y ai-je pas pensé... Cela n'est pas très étonnant. Répondit l'Ange en jetant un regard noir à Maki. Et bien... Messire Hugoa, je suis sûr que vous et votre maître tireraient une excellente arme de ce métal étrange. - Merci sire. - Nous devrions vous laisser à vos occupations, bonne journée à vous. Dit Skali, en faisant un signe de la tête à son apprenti pour lui dire de le suivre. - C'est ça... bonne journée. Humf! Dit le vieil homme, occupé par sa lame. Skali entraina Maki dans un coin un peu plus éclairé que le reste de l'armurerie. Il avait préparé sur des présentoirs, plusieurs armes et armures légères. Il s'apprêtait à prendre une épée disposée en évidence quand il vit le chevalier Loriol descendre l'escalier et se mettre à chercher quelque chose... Mais sans y prêter plus d'attention. - Tu devras apprendre à manier chaque type d'armes, l'épée, qui je crois t'es déjà familière, la hache, celle à double lame, la lance, puis le marteau de guerre, en passant par le fouet et la claymore, le bouclier et même le combat à main nues, sans oublier les armes à distances, ainsi de suite, ainsi de suite.... Dit le maître en désignant chacune des armes inlassablement. En voyant toutes ces armes les yeux de Maki s'écarquillèrent, il se retournait dans tout les sens se rendant compte du travail qui l'attendait. - Mais, pourquoi apprendre à utiliser toutes ces armes, pourquoi ne pas me spécialiser dans une en particulier? - Quelle question stupide, Répondit l'Ange en posant ses mains sur ses hanches avant de prendre son inspiration pour répondre : - Pour la bonne raison que, si tu étais privé de ton arme respective et que tu n'avais d'autres choix que de te battre avec... par exemple... ceci. Skali attrapa d'une main, un lourd marteau de guerre en acier. Maki leva les yeux en l'air en direction du marteau et resta bouche bée devant un tel monstre. - Une arme si lourde est très difficile à manier tout comme ses coups sont difficiles à bloquer. Il te faut connaitre chaque arme, chaque fonction que ces dernières t'offres, pour ensuite éviter leurs pièges. ça te sauvera la vie plus d'une fois, je pense que tu comprends, c'est simple non? - Vous avez raison... Dit Maki, en approuvant totalement le premier enseignement du Maître. - Diantre! Mais il n'aura jamais assez de force dans les bras pour soulever une telle arme! Au mieux il se fera mal, au pire il finira par tuer quelqu'un! Dit Loriol en éclatant de rire, et toujours enclin à se moquer des apprenti. - Tiens, que faites vous ici Grand Maître? Demanda Skali. - J'aimerais me trouver un nouveau fouet, le mien a fait son temps... Dit-il en lançant un regard froid au jeune. Son dos n'avait pas oublié les coups reçus la veille. - Il est vrai que certains doivent s'en souvenir... Ajouta Skali d'un air désolé. - Et puis, comme je n'ai pas eu le plaisir de voir grand monde venir assister aux matines, il faut bien que je m'occupe. N'est-ce pas seigneur Skali? Dit Loriol en croisant les bras dans son dos et en le regardant de haut. - Hum Hum.. fit Skali en détournant les yeux. Lui aussi s'était couché tard, et avait bu jusqu'à son plaisir. - Je vous laisse, occupez vous bien de votre... "buveur de vin" Dit le Loriol encore rancunier avant de partir en tirant sa cape blanche sur son surcot orné d'une croix rouge à la poitrine. Pendant que le Maître des Templiers remontait l'escalier en colimaçon, il grommela quelque chose en latin, qui raisonna et vint aux oreilles des deux restés en bas. Skali soupira de soulagement après que le Grand Maître des Miliciens soit parti. - Bon, nous allons pouvoir commencer, prends cette épée en bois pour commencer. Bien que je m'inquiète d'avantage pour toi que pour moi. Dit Skali, laissant la fin de sa phrase trainer dans un petit air chambreur. - C'est ça... Répondit Maki en attrapant l'épée de bois qui se trouvait sur le présentoir derrière lui. - Es-tu prêt? - Oui! répondit Maki d'une voix sûre et confiante. Les deux hommes se dirigèrent vers l'escalier en colimaçon qui remontait à la surface. Ils arrivèrent dans la cour intérieure du château. L'apprenti suivait son maître au pas quand ils arrivèrent maintenant sur le terrain d'entrainement où Skali alla se placer en son centre, la démarche de l'Ange commençait à intimider le jeune apprenti qui s'arrêta un instant en bordure du terrain. - Je t'attends, montre moi ce que tu sais faire. Maki s'avançait pas à pas, le sol était sablé et jonché de traces de luttes. Il vit quelques spectateurs accoudés aux rambardes sur les côtés et en face de lui. Derrière lui, des gens se regroupaient prêt de la grande allée qui menait à l'immense double porte de la forteresse. Parmi eux se trouvait Fauch, un Chevalier des Anges confirmé qui d'ailleurs, était le seul vêtu entièrement de couleurs sombres. Ses cheveux noirs comme la nuit lui tombaient dans les yeux et lui donnaient encore plus l'allure d'un rôdeur. Ils étaient cependant bon ami et il avait tenu sa promesse lorsqu'il avait dit la veille à Maki qu'il se débrouillerait pour assister à sa première leçon. - Je suis prêt. Dit Maki en serrant fort le pommeau de son arme. Skali, immobile pensait à quelque chose. - Prend donc une vrai lame sur le côté. - Comment...? Skali attrapa son épée délicatement de derrière son dos, qui dans les airs donnait une impression d'infinie longueur. Maki un peu perdu, se dépêcha d'obéir et se saisit d'une lame disposée sur le présentoir. Skali, commençait à s'approcher doucement, laissant trainer la pointe de sa lame dans le sol derrière lui comme pour marquer son passage. - Imagine que tu vas lutter pour ta survie maintenant. - Mais! Pardon?! - En garde! Dit Skali d'une voix grave. Maki redressa son épée d'un coup sec, prêt à se défendre pour ne pas avoir l'air d'un trouillard. L'apprenti dévia le premier coup du bout de sa lame, puis la série suivante le priva de toute contre-attaque. Le son de l'acier qui s'entrechoquait, tira les quelques trainards hors de leur lit, parmi eux, le Sergent Captain tout juste levé, traversa une partie de la cour intérieure à la recherche de nourriture certainement, sans même s'apercevoir qu'un duel faisait rage près de lui. Lui aussi avait visiblement insisté sur la boisson la veille. Puis ce fût au tour de Warrior, un des bras droit du grand roi de Numénor d'arriver sur les lieux en s'étirant bruyamment et en posant ses mains sur la rambarde à l'étage, avant de se frotter le visage. Sa chemise était grande ouverte, déchirée d'un côté et tâchée de vin de l'autre, il remarqua la charmante domestique à côté de lui, qui scrutait attentivement le duel. Certains domestiques adoraient assister aux entrainements. Cela égayait un peu leur journée. Il tenta de se faire remarquer par cette dernière mais se résigna finalement lorsqu'il se rendit compte qu'il n'était que très peu présentable pour l'heure. Alors que Maki semblait s'essouffler progressivement, son Maître lui ne laissait apparaitre aucun état d'âme, comme à son habitude... Après l'avoir harcelé de ses attaques, il s'arrêta et planta sa lame dans le sol et d'un mouvement de la tête fit balancer ses longs cheveux blancs sur le côté avant de soupirer d'un air déçu. On voyait bien qu'il avait retenu ses coups. Il avait aussi pris soin de temps en temps de viser la lame de son apprenti pour lui faciliter la parade. Maki, craignait d'être toucher par la lame de son maître, et se concentrait uniquement sur sa défense qui était brouillonne par moment. Au bout d'un instant, il prit finalement goût à ce petit risque, qui malgré tout mettait du piment dans le duel. Il en profita même pour attaquer son maître temps qu'il était désarmé. Skali ne prit même pas la peine de ramasser sa lame et se contenta d'esquiver le premier coup imprécis. Il esquiva facilement le second ainsi que le troisième qui n'avait guerre gagné en précision, puis d'une esquive il se retrouva dans le dos de son apprenti. Maki se retourna brusquement d'un coup circulaire en arrière et Skali bloqua la lame de ses mains qui avait pour seule protection des petits gants en cuir noir. On entendit les quelques spectateurs retinrent leur souffle au moment ou l'épée termina sa course entre les paumes de l'Ange. Puis, il dévia la lame sur le côté pour retourner un puissant coup d'avant bras en plein visage du jeune qui tomba en arrière, légèrement sonné par l'étourdissement du coup, il ferma les yeux l'espace d'un moment... Il se revoyait enfant, avec son père et son frère au bord d'une rivière en train de pêcher, le soleil leur chauffait les épaules mais ce jour là, la pêche fut excellente. Skali se tenait devant lui, ses cheveux et sa capes étaient portés par le vent qui venait de se lever. Les gens présents parlaient du combat entre eux et avaient l'air d'apprécier la démonstration du Maître, certains l'applaudirent, d'autre prirent parti pour le jeune et l'encourageaient à se relever. - Hum, j'y suis peut être allé un peu fort... Pensa Skali à haute voix. Les quelques rayons de soleil qui parvenaient à transpercer les nuages, réveillèrent Maki, qui ouvrit doucement les yeux, puis se redressa lentement. - Non.. Non, ça va. Je n'avais qu'à être prêt. Skali esquissa un sourire, il n'attendait pas mieux comme réponse. - Bien, recommençons. Dit l'Ange en lui tendant son épée. - Mets un peu plus de conviction dans tes attaques, comme dans tes défenses d'ailleurs. Ajouta t-il d'une voix autoritaire. Maki prit l'arme, et se remit en position. Skali s'écarta d'un pas rapide sur le côté pour perturber la garde de son élève, qui tentait de se montrer plus prudent. Maki fit un puis deux petits pas rapides vers l'avant pour tenter de toucher son maître qui lui dévia le coup du bout de sa lame. Les deux s'observèrent un instant, et Maki retenta la même chose, là, le maître n'eut guerre de mal à se saisir du bras de son apprenti pour le lui tordre. Il poussa un cri de douleur atroce laissant tomber sa lame à même le sol. L'Ange lui tordait le bras lentement, le privant ainsi de tout mouvement. Sous le coût de la douleur Maki laissa échapper un autre cris pas moins atroce. Une fois de plus il était tenu en respect par son maître qui paraissait intouchable. Maki avait mal mais tentait de le dissimuler. Skali se mit alors à rire. - Est-ce comme cela que tu mets d'avantage de conviction?! En abandonnant ton arme à l'adversaire? L'apprenti était paralysé. Les gens qui assistaient à la scène avaient mal pour lui rien que de voir le bras se tordre au fur et à mesure que le Maître y forçait dessus. Sous l'oppressante douleur, il commençait à mettre un genoux à terre. - Bon et maintenant? - Je.. aie! Je.. je ne peux plus bouger Maître! Répondit Maki, en gémissant. - Ton bras est à moi. - Qu...Quoi ?! - Oui, il est à moi, j'en fais ce que je veux désormais. Dit L'Ange en forçant sur le bras. - Aie..Mais...Non.. La douleur allait atteindre son apogée quand Skali lâcha enfin prise. - Ne jamais offrir une opportunité à ton adversaire de te mettre dans une telle situation. M'entends-tu? Dit-il en levant l'index pour insister sur ce point. - Ou..oui, Maître. répondit Maki en faisant rouler les articulations de son bras et de son épaule, comme pour vérifier que rien n'était cassé. Skali lui jeta l'épée, avant de se retourner pour reprendre la sienne. Maki se releva, les yeux fixés sur l'Ange quelques mètres plus loin qui l'attendait. Il tentait d'imaginer comment il allait bien pouvoir faire pour le toucher ou pour le mettre en difficulté. Des feuilles traversaient le terrain et tourbillonnaient dans les coins de la cour. On entendait seulement le vent s'infiltrer dans les longs couloirs de la forteresse et les quelques murmures des spectateurs. Il s'avança finalement vers lui concentré, et reprit le duel. Skali déviait chaque coup de sa lame, avec une facilité et une aisance déconcertante. Cela faisait maintenant prés de vingt minutes que l'entraînement avait débuté et les coups de Maki se faisaient de plus en plus lents et imprécis, dû à la fatigue qui lui gagnait le bras. - Et bien, c'est tout? Dit l'Ange après avoir parer une fois de plus. Une fermière se débrouillerait mieux que ça! Ajouta t-il, avant de lui envoyer un coup de pied dans la poitrine qui le renversa à terre. - Je pourrais te tuer de cent cinquante manière! Cria le Maître à son apprenti qui avait mis un genou à terre. Skali ne laissa pas respirer son élève et l'attaqua à son tour. D'une roulade sur le côté, il parvint à lui échapper, puis instinctivement, il allait même esquiver les deux attaques suivantes. Cela fit sourire Maki, qui semblait fier de lui, quelques personnes l'applaudirent un court instant. - Bien... Dit lentement Skali. Maki se tenait quelques mètres plus loin et regardait son maître de ses yeux nargueurs. - Ton agilité, n'est pas ton point faible, c'est certains... Voyons comment tu te débrouilles avec un bouclier, j'ai ouïe dire que tu étais un... "expert" c'est bien ça? Dit le maître d'une étrange manière. - Oui! j'ai appris à me battre au bouclier depuis l'âge de quatre ans répondit Maki, qui avait repris confiance en lui. - Vraiment? Dit Skali d'un air ironique et moqueur. Alors attrape s'en un et montre moi cela. La façon dont Skali s'exprimait laissait penser qu'il voulait abréger l'entrainement. Maki se dirigea vers l'établi, et prit le bouclier lourd et renforcé, puis revint se placer sûr de lui en face de l'Ange. Un rôt immonde, surpris tout le monde, les gens regardèrent en direction de la taverne, en se demandant qui en était l'origine. Skali lui même, ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil en direction de Captain, qui venait de faire son apparition et qui allait maintenant se mêler à un petit groupe de personne non loin de là pour suivre le reste du combat. Derrière lui apparut Loriol, qui tentait d'affirmer que ce n'était point lui qui avait laissé échappé ce bruit. - Tu es prêt? Reprit Skali en s'avançant lentement. - Oui. Soudain, le visage de Skali prit une étrange pâleur glaciale au fur et à mesure qu'il s'avançait vers son élève, qui ne manqua pas de remarquer ce changement de teint. Puis Skali s'arrêta, et resta immobile. Bras tendu vers l'avant pointant ainsi son apprenti du bout de sa lame interminable. On aurait dit une statue pendant quelques secondes. Le vent avait l'air de s'être calmé justement pour ce moment précis, les feuilles qui tourbillonnaient aux quatre coins de la cour s'immobilisèrent, comme si le Maître avait influencé le soufflement du vent. Un profond silence de cathédrale s'empara de toute l'assemblée. On pouvait alors entendre l'écoulement d'une petite fontaine un peu plus loin et les chants des quelques oiseaux à l'extérieur du château et sur les toits. Maki redoubla de vigilance... Puis en quelques pas, le Maître fit un mouvement de rotation sur lui même de façon à mettre toute sa force dans sa prochaine attaque. D'un coup précis et rapide comme la foudre, Skali brisa le bouclier en plusieurs morceaux, qui s'envolèrent aux quatre coins de la cour et manquèrent de peu de blesser les quelques spectateurs au rez de chaussée. Maki fut projeté en l'air et atterrit presque dix mètres plus loin dans le présentoir d'armures qui s'écroula sur lui. Quelques cris de peur se firent entendre au moment de l'impact. Le choc avait été si impressionnant et d'une si rare brutalité, que les gens commencèrent à donner des surnoms à l'Ange... D'autres éclatèrent de rire, en voyant le jeune apprenti traverser la moitié de la cour en volant au dessus du sol. Le visage de l'Ange reprenait peu à peu ses couleurs d'origines pendant qu'il se dirigeait vers le corps inerte de son apprenti étalé au milieu des armures, et débris de son bouclier. Les gens autour avaient les mains sur la bouche d'une manière inquiète, on entendait les voix étouffées par les doigts demander s'il était mort. Comment il allait. S'il bougeait, mais personne pour leur répondre. Skali se pencha pour l'examiner... Une légère brise fit vaciller la mèche sur le front de l'apprenti qui avait l'air d'avoir perdu connaissance. La main et le bras qui tenaient le bouclier avaient l'air d'avoir plutôt bien résisté au choc. Cependant, Maki ouvrit les yeux et commençait à s'en plaindre, ils avaient l'air très douloureux. Les quelques curieux qui s'inquiétaient de son sort, et qui voulaient prendre de ses nouvelles s'avancèrent, jusqu'à ce que Skali leur fit signe de repartir d'un regard très dissuasif. Après cela, nulles personnes n'auraient eut le courage de braver l'autorité de l'Ange qui avait laisser apparaître une partie de son don surnaturel. - Il va te falloir des soins, dit l'Ange en l'aidant à se redresser. Le spectacle est terminé. Ajouta t-il d'un ton imposant. Les quelques domestiques et autres spectateurs commencèrent alors à s'en retourner à leurs occupations. Maki retrouvait peu à peu ses esprits, mais ses jambes en tremblaient encore. Skali le fit asseoir sur un banc non loin de là, et attrapa dans son dos une petite sacoche accrochée à sa ceinture, dissimulée sous sa cape. Il y sortit plusieurs herbes et plantes médicinales. Certaines étaient très rares, d'autres, en les mélangeant, pouvaient guérir des blessures légères. - Demain tu devrais être comme neuf. Dit Skali d'une voix plus douce. Tandis qu'il commençait à mélanger ses herbes pour en faire une sorte de baume, la douleur n'allait pas tarder à trahir le silence de l'apprenti, qui souffrait atrocement. - Tu t'es bien défendu, dit Skali pour le féliciter. Le regard de Maki à l'égard du maître était maintenant rempli d'admiration mais aussi d'une grande crainte, il venait de comprendre à qui il avait à faire, il le trouvait un peu effrayant, mais d'un autre côté, il se rendait compte de la chance qu'il lui était donné d'être son apprenti, et qu'il valait mieux être avec lui, qu'en face de lui lors d'une bataille. Bénéficier de son entrainement... Cela Maki le voulait plus que tout à présent, abandonnant complètement son rêve de porter le manteau blanc des Templiers. - Mais...vous.. Vous auriez pu me tuer. Dit enfin Maki en sentant une larme parcourir sa joue. - Oui, je suis assez étonné que tu t'en sortes si bien. D'habitude, soit c'est le cas, soit je ne les revois pas avant plusieurs jours... Répondit l'Ange d'un air embarrassé. - ...Comment??! - Il faut m'excuser... il fallait que je sois sûr d'une chose, reprit Skali en regardant brièvement Maki dans les yeux avant de faire silence. - Et de.. quelle "chose" ?! Maki était en colère et encore sous le choc de l'impact et de la douleur qui le lançait dans le bras, des larmes montaient, et bouillonnaient dans ses yeux. L'Ange se releva et se dirigea vers la petite fontaine à quelques mètres de la pour remplir un petit récipient où il y avait préalablement mélangé ses herbes. Puis il revint au prés de son apprenti. - Le fait que je ne sois pas en train de perdre mon temps. Maki ne comprenait pas. Il restait silencieux et fixait son Maître qui était en train d'étaler le baume sur son bras censé le lui apaiser. - Comment...comment avez vous fait ça? demanda t-il en tentant de se calmer. - Tu as bien vu, si peu que tu connaisses les plantes et leurs effets, tu peux créer des baumes et autres soins... répondit Skali en tentant d'éviter le sujet. - Non non, je parle de tout à l'heure. Votre dernier coup, il... Il n'avait rien de... naturel. Maki tentait de retrouver la couleur pâle qu'il avait cru voir juste avant le coup final sur le visage du maître, qui lui restait muet tout en finissant de lui appliquer les soins. - Aucun homme, normalement... Serait capable d'une telle chose. Mon bouclier était solide et en parfait état, regardez ce qu'il en reste... Même les armatures en fer n'ont pas supportées le choc. Dit Maki en regardant les morceaux éparpillés à des dizaines de mètres à la ronde. Skali soupira, et sortit enfin de son silence. - Il est vrai... Qu'il existe d'autres forces... Que les hommes du commun ne soupçonnent même pas l'existence. Maki se redressa, comme pour être mieux à l'écoute de ce qu'il allait entendre. - Tu n'es pas prêt à en apprendre plus. Dit Skali. - Comment ça? Vous m'avez pourtant mis à l'épreuve en manquant de me tuer n'est-ce pas? - Cela n'a rien à voir. - Et combien de fois allez vous tenter de me tuer avant de me juger prêt?! - Calme toi, tu es toujours en vie non? Dit le maître posément. - Oui mais je... Skali lui coupa la parole. - Alors tout va bien. Maki encore sous le choc, ne comprenait toujours pas, sa curiosité avait été éveillée, il était plus désireux que jamais d'en apprendre plus sur le pouvoir de son maître. L'Ange se releva, puis prit soin de bien raccrocher sa sacoche dans son dos. - Bon, ça devrait aller, comment t'ai-je battu d'après toi? - Justement, j'aimerai bien savoir! - Mais non, je ne parle pas de ça, dit Skali avant de se diriger sur le terrain... Maki réfléchit un moment puis dit : - Vous étiez trop rapide. - Exact, c'est bien beau de vouloir frapper fort, mais encore faut-il pouvoir toucher son adversaire pour avoir une chance de le battre. - Je n'ai jamais vu le moment ou j'aurai pu vous toucher. D'un air satisfait Skali se rapprocha et lui tendit la main. Pour la première fois, l'Ange montra un signe d'affection à son élève que celui-ci remarqua immédiatement. Contrairement aux apparences, Skali était un homme certes dur, mais bon et doté d'une extrême gentillesse et générosité, très appréciées par ceux qui le connaissaient. Maki prit la main de son maître, et, en se levant, s'aperçut que le baume faisait effet, la douleur n'était plus si dense, et devenait largement supportable. - Ce sera tout pour aujourd'hui. Nous en profiterons pour nous mettre en route. - Mais pour aller où? Maki n'avait jamais quitté les châteaux, les entrainements, et les tavernes qui allaient avec depuis que sa famille l'avait placé au Temple pour devenir Chevalier. - Là où nous pourrons travailler à l'abri des regards avec d'autres Anges, là ou tu apprendras les bases de l'entrainement secret d'un guerrier Ange. - Très bien! Dit Maki d'un air impatient et enthousiaste. Mais, de suite? - Oui pourquoi? Aurais-tu quelque chose de plus important à faire? Demanda Skali en se mettant à marcher en direction du hall. - Et bien, je pensais avoir mérité une bonne pitance avant de prendre la route? - C'est vrai... alors, passe devant j'ai moi même toujours un peu de place... Répondit le maître en souriant. Les deux hommes se dirigèrent alors vers la taverne et l'immense grande salle à manger. L'apprenti allait tout de suite mieux depuis que ses pensés s'étaient focalisées sur son estomac. Skali le suivait, amusé de l'enthousiasme de son élève si vite retrouvée après le choc. En chemin, ils croisèrent Fauch appuyé contre le mur, qui avaient l'air de les attendre. Il se redressa et dit. - Tu t'es bien défendu mon ami, tu n'a pas trop mal au bras? - Le baume me soulage, merci. - Fauch, s'il te plait, va donc informer le roi que nous allons partir si tôt que nous aurons fini de manger. Et... Dis aussi à Gilgamesh de tenir prêtes les montures. - Oui maître, j'y vais de ce pas. A plus tard Maki. - Gilgamesh? Demanda Maki en levant la tête vers le maître. Posément Skali répondit sans détourner les yeux de l'entrée de la grande salle. - Un autre apprenti comme toi... Puis les deux hommes passèrent la double porte, et entrèrent dans la grande salle à manger. Là, quatre longues tables d'environ vingt mètres chacune étaient alignées, prêtes à accueillir toute une armée. Ils s'assirent à la table la plus proche. Les odeurs et fumées de cuissons leurs mirent tout de suite les papilles en éveils. Maki leva la main pour appeler une serveuse qui passait tout près quand celle-ci fit semblant de ne pas le voir. Lorsqu'elle repassa aux alentours, Skali claqua des doigts et... la serveuse s'arrêta. - Nous voudrions manger, si ce n'est pas trop demandé... Dit Skali en fixant la serveuse de ses yeux émeraudes et captivant. - Oui, et n'oubliez pas le vin! Merci madame, Ajouta Maki profitant ainsi de l'autorité de son maître qui lui fit un bref clin d'oeil complice et discret. - Euh, oui, Bien mes seigneurs. - Et avec le sourire s'il vous plait, gente dame... Ajouta Skali. La serveuse se dirigea alors en se pressant en cuisine. Maki se tenait face au maître, les bras croisés sur la table. Il observait le grand lustre qui illuminé le haut plafond de ses nombreuses bougies. Puis en regardant par la grande porte ouverte ses yeux s'arrêtèrent sur le présentoir qui avait amorti sa chute. - Qui a t-il ? - Je me pose des questions sur ces fameuses "forces" dont vous avez parlé ce tantôt. - Ne t'ai-je pas déjà répondu? Dit Skali en tambourinant des doigts sur la table impatient d'être servit. - Si si, mais je ne ne peux m'empêcher d'y penser. - Il ne faut pas, tu es jeune et ton âme doit encore grandir pour en apprendre d'avantage. - Mon âme? Skali cessa de taper sur la table et se mit à grommeler quelque chose incompréhensible en se rongeant un ongle. - J'en ai encore trop dit. Maintenant tais-toi. Ce n'est ni le lieu, ni le moment de parler de ça. - Bon bon bon... fit Maki avant de voir la serveuse revenir avec deux grands plats garnis d'une grosse pièce de viande, entouré de quelques légumes, et accompagnés de fruits cuits en même temps que le reste du plat. - Voilà pour vous... et pour vous... Je reviens avec le vin tout de suite. Quelques secondes plus tard elle rapportait une cruche pleine de vin à table, puis se pencha pour remplir les verres. Les deux hommes surveillaient attentivement la serveuse d'un air muet qui leur offrait malgré elle, une vue sur le début de sa généreuse poitrine. - Merci beaucoup! Dit Maki en ricanant. - Un petit sourire ne serait pas de trop. Ajouta Skali pour taquiner la serveuse. Celle-ci lui fit un sourire légèrement forcé, avant de s'incliner et de s'en retourner en cuisine. Les deux hommes purent commencer leur festoyade, quand le roi de Numénor qui passait prés de là s'arrêta. D'habitude, le roi était toujours impeccable et ses cheveux bien rangés. Sa barbe brossée et d'une couleur qui reflétaient les lumières autour de lui, mais pas cette fois ci, à première vue, il faisait aussi parti des personnes qui s'étaient couchées en dernières et qui n'avaient pu assister aux matines habituelles, données par le prêtre et le Grand Maître des Templiers. - Oh... Mais c'est l'ancien Milicien que je vois là, assis avec le seigneur Skali...Comment allez vous? dit le roi. - Je vais bien merci, et vous sire? êtes-vous remis du concert? Répondit Skali, en fixant Maki qui remarquait tout juste la présence du Roi tellement il avait l'air affamé. - Humm... Et bien, il est vrai que je ne tiens plus aussi longtemps au comptoir que dans ma jeunesse! Répondit le Roi en gloussant, et caressant son ventre gargouilleur. Vous êtes resté jusqu'à la fin seigneur Skali? - Presque, j'ai décidé de partir une fois le concert terminé. - Oh, vous auriez dû rester, cette année encore, la fin de soirée à été mouvementée! - Que s'est-il passé? - Et bien nous avons fini de faire connaissance avec les membres de l'orchestre que nous ne connaissions pas... J'étais avec Warrior et Lucifer me semble t-il. Nous avons eu du mal à les "suivre", heureusement nous avions Wanted pour nous aider à retrouver le chemin de nos chambres Dit le roi en commençant à rire. - Oh oui! Les Templiers de Loriol... Ils ont une sacrée descente! - Comme vous dites... Répondit Solaron en écarquillant les yeux. - "Maki!" cria Skali. Maki sursauta et manqua de peu de renverser son verre. - Oui pardon, bonjour mon Roi. Dit Maki en s'essuyant les lèvres d'un air paniqué. - Ce n'est rien...Moi même je sors de ma chambrée et ne suis pas encore bien éveillé. Puis le roi s'assit à côté du jeune. Maki lui servit alors un verre de vin en disant. - Peut être cela vous aidera t-il à vous réveiller sire? - C'est si gentiment proposé que je ne puis refuser, merci. Répondit Solaron avant de se saisir du verre et d'en boire une gorgée. Au fait, j'ai ouïe dire que vous avez fait sensation sur le terrain... On ne parle plus que de votre duel. Maki resta silencieux, et baissa la tête tout en continuant de mastiquer ce qu'il avait déjà dans la bouche. - Apparemment oui. Vous nous excuserez le désordre... Dit Skali en jetant un coup d'oeil par la porte et en voyant les débris et équipements, que les domestiques s'activaient à ramasser. - Ne vous en faites pas. Et maintenant seigneur Skali? Un de vos chevaliers m'a dit que vous comptez partir? Le roi but une autre gorgée avant de se saisir d'une grappe de raisin. Skali prit le temps d'avaler avant de répondre calmement. - En effet, lorsque nous aurons fini, nous partirons en direction de l'Est. - Qui y a t-il à l'Est maître? Demanda la curiosité toute éveillée de l'élève. - Des amis, et la suite de ton entraînement, répondit froidement Skali comme si la curiosité de Maki l'avait dérangée. Le Roi se mit à tousser, puis dit. - Et bien, sachez que si vous décidez de revenir, "Euhff.. Euhff.." vous serez toujours bien accueillis. L'Ange fit un signe de la tête en guise de remerciement. - Merci mon bon roi. Dit l'apprenti. - Assez assez... Le roi reprit son verre pour le finir, et mit le dernier raisin dans sa bouche avant de se lever. - Je vous souhaite donc bonne route, si vous avez besoin d'équipement, faites donc un tour à l'armurerie, j'y ai laissé des instructions au cas où. - Entendu. Dit Skali, d'un signe de la main. - Au revoir. Dit Maki. - Tu as fini? Maki prit une pomme et se leva. - Oui. - Très bien, je vais voir ou en sont les préparatifs, rassemble tes affaires et attends moi dans tes quartiers, je t'y rejoindrai. - Oui maître. Les deux hommes sortirent de la grande salle. Skali partit en direction de l'extérieur, surement pour aller voir à l'écurie si les chevaux étaient sellés et prêt à partir. Maki prit l'escalier qui l'amena à l'étage supérieur, de là il allait passer sur le long balcon où le mur était parcouru de lierre grimpant jusqu'au plafond. à un endroit du mur, sous la rambarde il y avait plusieurs trous où jaillissait de l'eau qui plongeait ensuite dans le vide jusque dans la fontaine situé au rez de chaussée. Cette fontaine minutieusement sculptée dans la roche par les plus grands artistes, faisait la fierté du roi de Numénor, qui adorait l'art et les nouvelles inventions. Tant qu'il n'y avait personne aux alentours, Maki s'arrêta et se pencha pour se laver les mains aux jets d'eau. Il était bien sûr déconseillé de se faire prendre à faire cela. Lorsque soudain, de timides bruits de pas étouffés par le tapis du couloir alarmèrent Maki qui cessa de suite ce qu'il était en train de faire et posa les mains sur la rambarde, comme s'il était en train d'observer ce qui se passait en contre-bas. C'était une jeune domestique qui passait munie d'un panier en oseille rempli de linge. Le soleil brillait de toute ses forces ce jour là, et mettait encore plus en valeur la longue chevelure sombre qui arborait le contour de son visage. - Ho c'est vous! Messire chevalier, dit-elle en inclinant la tête. - Maki regarda brièvement derrière lui, et se hâta de se sécher les mains sur son surcot et de se retourner après avoir entrevu la beauté qui attendait une réponse. - Je... je suis contente de vous revoir, enfin de voir que vous allez bien! Nous avions tous cru que... Dit-elle d'un air gênée et soulagée en laissant sa phrase incomplète. Son seul regard suffisait à capturer toute l'attention de son interlocuteur jusqu'à ce qu'il ait l'impression de se retrouver dans une bulle. - Bon...Bonjour...Euuuh... oui je vais mieux... merci. Dit-il d'une voix tremblante. Un courant d'air fit vaciller la frange de la domestique et dévoila par la même occasion un parfum agréable que Maki sentit aussitôt. - J'ai bien tentée de venir à vos soins, mais votre maître est très, dissuasif. dit-elle d'une voix douce en souriant. Il ne put s'empêcher de sourire à la jeune dame tout en contemplant cette longue chevelure qui descendait le long de ses épaules. Les deux se regardèrent quelques secondes ne sachant que se dire d'autre, laissant ainsi un profond silence mélangé au parfum de fleurs de cette dernière envahir le mince couloir où ils se trouvaient. - Vous devez être occupé j'imagine, je vous laisse. Dit-elle en arrangeant sa frange accompagné d'un sourire ravageur. Maki la regardait s'éloigner, son sourire était encore coincé aux coins de ses lèvres, quand elle se retourna un court instant vers lui en souriant, il leva une main timide pour lui dire au revoir. Elle aurait fait de même si elle n'avait pas eu les mains prises par son panier. Tout hébété, Maki reprit le chemin de sa chambre en fixant le sol de son sourire encore étiré jusqu'aux oreilles et de ses jambes en coton. Skali, qui s'était arrêté à l'autre bout du couloir pour observer discrètement la scène, s'avança enfin pour le rejoindre dans sa chambre. - Qui était-ce? Demanda l'Ange en appuyant l'épaule contre l'encadrement de la porte. Maki avait rougit et tentait de prendre un air décontracté. - Je ne sais pas, c'est la première fois que je croise cette domestique. - "Domestique" dis-tu? Elle n'a pourtant pas l'air de t'avoir laissé indifférent? Maki fit la sourde d'oreille, et commença à rassembler ses affaires... - Je t'attendrai dans le hall ne traîne pas. Ajouta Skali avant de partir. En préparant ses affaires, Maki repensait à la jeune fille qui avait à peu près son âge. Il attrapait machinalement ses affaires une par une, ne réfléchissant même plus s'il allait en avoir besoin lors de son voyage. Puis il prit son sac et le bascula sur son épaule avant de prendre soin de bien refermer la fenêtre. Il sortit donc de sa chambre et se mit à marcher en direction du vestibule ou l'attendait son maître. En chemin il regardait autour de lui, espérant entrevoir à nouveau celle qui occupait ses pensées, en vain. Il arrivait maintenant dans le hall d'entrée, là, Skali et deux autres personnes l'attendaient. Fauch, et un autre qu'il ne connaissait pas encore. - Voici un autre apprenti. Dit Skali. - Enchanté, je m'appelle Gilgamesh. - Moi c'est Maki. Répondit ce dernier en lui serrant la main. - Fauch sera là pour vous conseiller et vous épauler dans votre apprentissage. Des questions? Les deux apprentis se regardèrent sans rien dire. - Bien, alors mettons nous en route... |
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